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De la bonne santé du corps et de l’esprit...



Il y a la santé du corps, que l’on évite de polluer avec toutes sortes de drogues, tabac, alcools, substances chimiques. Et puis la santé mentale, l’état d’ordre instauré, l’attention aux choses, la liberté de perception. Dans le manque d’attention au corps, la santé de l’esprit est absente, alors que la santé de l’esprit englobe la santé du corps, les deux sont indissociables.

Assis à la terrasse d’un café peuplé d’anglais, le bruit d’un homme en partie privé de sa voix vint troubler la quiétude de l’instant. Il essayait de communiquer avec sa femme qui marchait devant lui. Il avait du mal à suivre le rythme et à reprendre du souffle. De son côté, elle peinait à comprendre ce qu’il disait et lui demandait de répéter, ce qu’il fit. Il n’avait plus de voix, juste un grésillement accompagné de ronflements, de vibrations, de bruits venus d’ailleurs. Il avait probablement tellement fumé toute sa vie que le souffle l’avait quitté, abandonné, déserté. Il y avait une étrangeté dans sa parole, un bruit mécanique, métallique, une expression sans chaleur, froide, mortifère.


Pauvre bougre, il aura passé sa vie à se droguer, se polluer l’existence, à s’échapper. Il finira sur le retour dépossédé de son humanité, vidé de sa substance, amoindri. L’instant présent ne demandait qu’à être vécu totalement, à découvrir la beauté en toute chose. Mais non, ce serait donc sans, plutôt qu’avec ! Ce que vivait cet agonisant était bien réel, pas de doute. Il continuerait probablement à se traîner ainsi dans l’existence, sans joie, comme un zombie, piégé, rattrapé par la sottise, par le manque de vigilance, par l’habitude. Mais que signifie être en bonne santé ?


Il y a la santé du corps, que l’on évite de polluer avec toutes sortes de drogues, tabac, alcools, substances chimiques. Et puis la santé mentale, l’état d’ordre instauré, l’attention aux choses, la liberté de perception. Dans le manque d’attention au corps, la santé de l’esprit est absente, alors que la santé de l’esprit englobe la santé du corps, les deux sont indissociables.


On entretient son corps façon athlète. On le bichonne comme une mécanique de précision, à grands coups de dépassement, d’objectifs, de violence, de challenges, de comparaisons. On se raconte qu’il n’y a rien de telle que la souffrance, se faire violence, mesurer ses performances pour entretenir la santé du corps. À aucun moment on se demande quel est l’état de sa vie plus globalement. On préfère le fragment plutôt que la totalité. Mais le fragment ne permet pas la bonne santé, au contraire. Il dérègle, ajoute à la confusion, éloigne du chemin.

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