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Le grand spectacle télévisé.


Il n’y a pas d’informations qui tiennent, rien à être informé de, pas de faits à accumuler. Seulement ce que l’on découvre par soi-même a de l’importance. Seulement ce que l’on a validé comme indiscutable a de l’intérêt. Seulement ce que l’on a expérimenté par soi-même comme étant vrai a de l’intérêt. Et non pas ces informations de secondes mains. Tout le reste est sans importance.

N’ayant pas de télévision, on échappe assez facilement aux informations anxiogènes véhiculées par tous ces médias colportant leurs immondes déballages d’obscénités. On en est épargné, libéré, débarrassé du cauchemar. La vie est bien plus douce, plus belle, moins abstraite.


Il semblerait qu’une grande partie de l’humanité succombe à la tentation du grand spectacle télévisé et de l’info en continu, pour se tenir informé. Mais quel est ce besoin d’accumuler des faits isolés, tronqués, orientés, vidés de leurs contextes par des sondages bidon ? Pourquoi est-on devenu si dépendant du prochain journal télévisé ? Est-ce que ce dernier permet de mieux comprendre l’état de ses relations, l’origine des conflits, la corruption de l’esprit moderne, les divisions engendrées par toutes les idéologies ? Est-ce que cette forme d’information permet de mieux comprendre la nature humaine, de mieux se comprendre ?


On est piégé dans une logique de distraction et de sensationnalisme. Mais de quoi a-t-on besoin d'être distrait au juste ? On aime être stimulé, malmené, perturbé, chahuté dans ses émotions et avoir peur. On veut du frisson et des sensations. Tout le monde fait ainsi. Ça donne l‘illusion d’être en vie, d’avoir des choses à dire, de prendre parti et d’avoir des opinions. C’est facile d’absorber de l’info comme une oie gavée. Il faut juste accepter d’être malmené, c’est tout. Mais le contenu n’a pas grand intérêt, de toute évidence. Il ne permet pas de se libérer du conditionnement, ni même de comprendre la nature humaine. Il ne permet pas d'observer cette structure anarchique qu’est la société, ni même d’en être libre.


Il engendre de la peur, de la colère et conditionne un peu plus, voilà tout. On aurait plutôt besoin d'être informé plus justement. Pour cela il faudrait dénoncer tant de choses : le pouvoir et l’argent, les religions organisées, le nationalisme et ses divisions, l’éducation et sa glorification de la nation. Il faudrait tout exposer n’est-ce pas ? Le grand déballage quoi.


Mais ça ne se fait pas ! On n’a pas le droit de dire la vérité. C’est comploter voyons. Et puis les gens ne comprendraient pas, ils n’iraient plus voter. Les chaînes d'informations sont subventionnées monsieur. Elles ne peuvent pas balancer. Elles sont bien tenues par une oligarchie d'entre-soi. Non, l’information et le journalisme sont là pour vendre de la peur, des sensations et pour faire de l’audimat. C’est du cinoche gore déguisé, de l’attrape-nigaud pour les nuls.


Le souci de cette forme d’addiction c’est que pendant ce temps-là, on s’éloigne un peu plus chaque jour de la possibilité de résoudre nos multiples conflits et souffrances. En attendant le compteur tourne et le bateau prend l’eau.


Il n’y a pas d’informations qui tiennent, rien à être informé de, pas de faits à accumuler. Seulement ce que l’on découvre par soi-même a de l’importance. Seulement ce que l’on a validé comme indiscutable a de l’intérêt. Seulement ce que l’on a expérimenté par soi-même comme étant vrai a de l’intérêt. Et non pas ces informations de secondes mains. Tout le reste est sans importance.

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