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Du besoin d'être gouverné.


Agir nécessite non seulement une compréhension de la nature humaine, mais aussi l’honnêteté et la vitalité de remettre en question ses acquis, son petit confort et ses privilèges. Pour cela il faut comprendre que tout ce que l’on a accumulé est sans grande valeur. On n'a fait qu'entretenir l'état de chaos environnant. Sacrée réalisation n’est-ce pas ?

On a délégué la gestion de sa vie aux spécialistes, aux diplômés et aux ambitieux. Depuis notre plus tendre enfance on accepte l’autorité des parents, des enseignants, des psys, des médecins, des prêtres, des philosophes et des politiciens. On pense qu’il est nécessaire d’être guidé, orienté, gouverné, conditionné par ceux qui détiennent la connaissance. On est piégé dans un dilemme de la société et de son administration. Il faut bien des gens pour s’occuper de la grande machine et d’autres pour nous représenter et nous gouverner n'est-ce pas ? Il faut donc choisir son camp. Noir ou blanc ? Gauche ou droite ? Républicain ou démocrate ? Pâte brisée ou tarte molle ? Catholique ou protestant ?


On tombe alors dans la dualité binaire. On s’oriente vers le moins pire. On fait des compromis, puis on s'aperçoit plus tard que rien ne change, voire tout s’aggrave. Mais que faut-il pour que l’individu prenne conscience du grand simulacre politique ? Ceux qui sont aptes à comprendre ne font rien. Ils continuent à intellectualiser et à se distraire. Et ceux qui ont trop de problèmes pour se poser des questions sont prêts à agir, sans vraiment savoir que faire ni pourquoi. Ils attendent qu’on leur dise.


Agir nécessite non seulement une compréhension de la nature humaine, mais aussi l’honnêteté et la vitalité de remettre en question ses acquis, son petit confort et ses privilèges. Pour cela il faut comprendre que tout ce que l’on a accumulé est sans grande valeur. On n'a fait qu'entretenir l'état de chaos environnant. Sacrée réalisation n’est-ce pas ?


Nous avons passé la majeure partie de notre vie à collecter des faits de seconde main. Maintenant on réalise que tout cela n’a ne vaut pas un kopeck. On se retrouve alors nu, une main derrière et l’autre devant. Comme un bigorneau privé de sa coquille. Ça passe difficilement. Qui est prêt à opérer des changements ? Voit-on la nécessité d’une telle transformation ?


Le chantier semble titanesque, hors de portée. Et puis il y a le crédit de la maison à honorer, la scolarité des pioupious, les plaisirs personnels à financer. Ça occupe toute une vie ça Monsieur ! Ceux qui sont trop occupés à gérer des actifs, orchestrer des montages financiers, piloter des comptes off-shore et œuvrer pour eux-mêmes se sont identifiés à leur fortune et leur réussite. Ils se sont embourgeoisés, bien installés dans le confort. Ils sont bien loin de la démarche altruiste, des problèmes d’existence et des conflits mondiaux, voyez-vous ?


Alors comment faire ? Par quel bout faut-il prendre la vie ? Tout d’abord il n’est pas nécessaire ni conseillé d’avoir des connaissances en politique ou en philosophie. On voit bien ce que ça donne, quels que soient les candidats au pouvoir.


Savons-nous ce que veut dire le mot corruption, être corrompu ? La corruption n’est pas juste l’action de donner des pots-de-vin et des dessous-de-table, c’est une représentation bien trop simpliste. La corruption naît de la contradiction de ne pas faire autrement ce qu’on a dit. C’est ça l’essence même la corruption.


Quand on comprend l’origine des choses et leurs dangers, il est relativement aisé d'agir. Il n’y a qu’à s’en écarter, un point c’est tout ! Mais pour quoi faire demandez-vous ? Pour être intelligent voyons, pour contribuer à rendre ce monde meilleur pour vous, pour nous, pour tous. Quand on met de l’ordre dans sa vie et que l’on mène une vie réellement vertueuse, nul besoin d’être gouverné. La juste perception des choses implique des actions justes, équitables, honnêtes. C’est le seul véritable acte citoyen.

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