Tout d'abord qu'appelle-t-on une émotion ? Est-ce un plaisir, un sentiment ?
On pense à tort que les sentiments échappent à la pensée et au temps. Or ils sont issus des deux. Un sentiment est une sensation. C'est une réaction qui exprime l'agréable, que l'on aime, ou bien de l'ordre du désagréable et que l'on n'aime pas. Par exemple quand je suis amoureux : j'aime. Quand je suis en colère : je n'aime pas. Tout simplement. Il n'y a rien de plus à y voir. Et nous pouvons reconnaître ce sentiment pour l'avoir déjà eu, comme pour un plaisir. L'émotion est donc issue du passé conditionné.
Le sentiment, comme le plaisir est une réaction de la mémoire. Nous avons sacralisé les sentiments car nous sommes avides de sensations et vides intérieurement. Nous avons donné beaucoup d'importance aux plaisirs, comme à la douleur, car c'est une façon d'entretenir l'égo et de s'identifier. C'est une autre manière de donner de l'importance à ce que l'on est.
Ensuite, vouloir contrôler ses émotions c'est engendrer de la résistance, de la tension, de la contradiction et du conflit : vouloir être ce que l'on est pas, dans l'instant. Aussi, les sentiments sont des sensations telles les plaisirs, qui sont des réactions à notre besoin d'exister. Ces réactions sont de l'ordre du conditionnement, des images et de la fragmentation de l'égo. Elles sont par nature contradictoires et dans le champ de la pensée.
Les sentiments, comme les émotions n'ont rien à voir avec la joie, qui elle est du présent, hors du champ de la réaction conditionnée.
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