L’homme tente de répondre à la question de la mort et de l’après depuis la nuit des temps. Il reste néanmoins englué dans des notions abstraites et romantiques, fruits de ses croyances et de ses désirs, tous deux issus de projections de la pensée. Mais peut-on aborder le sujet autrement ? Est-il possible de procéder méthodiquement, sans affect ni interprétations ?
L'individu a peur de la mort car il est effrayé à l'idée de perdre tous ses attachements. La pensée habile invente alors toutes sortes de concepts et d'abstractions par crédulité. C’est comme cela qu’elle a inventé le paradis, la réincarnation, le nirvana etc. Chacun y allant de son conditionnement, de sa culture et de ses traditions dans une quête commune : faire vivre « l’esprit » au-delà de la mort.
Le Transhumanisme concourt de la même volonté de donner de la continuité à son existence par une approche non pas ésotérique mais scientifique. On troque ainsi l'âme "immatérielle" pour une forme d'idéologie scientifique d’un corps plus "matériel", mais qui est toute aussi illusoire.
On considère généralement l'âme comme une entité qui échapperait à la pensée et au temps. Par conséquent on parle d'une entité "spirituelle" qui survivrait à la mort pour pouvoir ensuite se réincarner dans un au-delà, n'est-ce pas ? Mais qu'est-ce qui se réincarnerait au juste ? Pour répondre il nous faut comprendre ce qu'est notre vie.
L’existence est en grande partie gouvernée par la quête de plaisirs. On se projette dans toutes sortes d'idées et d'abstractions pour fuir les conflits et la pauvreté intérieure. Mais le fait est que sa vie est conditionnée, mesquine et centrée sur elle-même. Elle manque cruellement de grandeur et de générosité.
On a été élevé dans la conformité des modèles et des traditions. On nous a enseigné la compétition, la comparaison et la violence de l’ambition et des objectifs. On a sacralisé le couple, la famille et l'amour mais notre quotidien n'est qu'antagonisme, jalousie, dépendance sexuelle, peur de la solitude, besoin de compagnonnage, ambition, arrogance et brutalité. Tel est le contenu de sa conscience…
Maintenant la question qui se pose est la suivante. Est-ce bien ce petit individu sans envergure que l'on souhaite réincarner ? Car il ne peut être question d'autre chose ? Si tel est le cas alors cela n’a pas de sens.
La pensée a inventé l'idée d'un au-delà pour fuir sa peur de ne plus exister et de perdre tous ses attachements. L'âme n'est autre que l’ego, avec sa pitié, son drapeau, ses croyances, et toute sa laideur. Mais quand on met fin à cette construction qu’est l'ego, ce qui survie n’a nul besoin d'être incarnée, ni même réincarnée.
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