L'individu occidentalisé est en train de basculer un peu plus chaque jour dans une société dépressive biberonnée aux anxiolytiques. Le bon sens individuel et la santé ont cédé leur place au business de la maladie. Ce glissement vers une société de malades s'explique par les changements constants de paradigmes liés à une frénésie idéologique généralisée. Le libéralisme économique et la marchandisation des biens et du corps ont précipité ce basculement.
Il peine à trouver des repères dans sa quête de sécurité psychologique. La « crise du covid » et maintenant les conséquences d’une perspective de guerre mondialisée entretiennent et nourrissent toutes ses peurs. Le climat anxiogène volontairement entretenu depuis ces deux dernières années contribue grandement à le rendre névrosé et dépressif.
Il a perdu pied et ne sait plus vers quoi ni qui se tourner. Il est impuissant à aborder son quotidien sans cette tension omniprésente. Au travail il est tiraillé entre faire carrière au risque de se compromettre, et vivre une vie familiale au vert, loin du stress et de la violence du quotidien. Il est en mal affectif et ne s’est jamais senti aussi isolé du reste de l’humanité. Toutes ses contradictions sont liées et ne forment qu'un seul problème plus global : la quête de sens dans une existence vidée de tout son sens. Mais qu’est-ce qui engendre la dépression au juste ?
Il y a la réponse des psychologues, experts de l’explication, et puis il y a la réalité derrière ce phénomène inquiétant. Les spécialistes aiment se réfugier dans le jargon technique propre à leur profession, sans pour autant résoudre le mal-être de leurs patients, et ce malgré les dizaines de milliers d’euros qu’il faut débourser pour s’offrir une psychanalyse.
Les psychologues et les psychanalystes peinent à régler le problème de la déprime car ils ne pensent pas de façon globale. Leur seule préoccupation est de résoudre les problèmes individuels. Ils ne pensent pas à la souffrance dans son ensemble, ni même pourquoi les êtres humains sont déprimés partout dans le monde. Ils se concentrent sur la souffrance individuelle et l'entretiennent par la même occasion. Ainsi ils aident les patients à poursuivre leur état de dépression individualisé. Mais comment doit-on aborder la déprime alors ?
Tout d’abord on est convaincu qu’il est nécessaire de faire une analyse en faisant une introspection. On pense que c’est en s’examinant de l’intérieur que l’on peut comprendre ses états d’âme. Une introspection est le fait de regarder en soi-même. Mais pour quoi faire ? Parce qu’on espère améliorer sa condition. On s’examine car il y a le désir de changer les réactions du moi. On a un objectif et on cherche à l’atteindre en vue d’une amélioration. Mais quand le but n’est pas atteint il y a de la déception et de la frustration. La dépression est une frustration profonde, et l’introspection va inévitablement de pair avec la dépression.
Cependant, quand on est lucide on est capable de s’observer sans condamnation ni jugement. C’est à partir de cette lucidité que l’on peut sortir de la dépression. C’est grâce à une observation active et silencieuse que l’on s’en libère.
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